Résumé

Le colloque scientifique EFSM s’inscrit dans le domaine des sciences de l’éducation et de la formation. Pour sa première édition, ce colloque abordera les sujets autour des politiques et pratiques éducatives face à la mondialisation des formes scolaires et du système éducatif. « De la fonction sociale au nouvel ordre éducatif mondial : politiques et pratiques éducatives en contexte » : telle est la thématique proposée pour l’édition de 2025 qui se tiendra à Toamasina. Cette thématique permet aux participants de s’interroger sur la complexité de ce nouvel ordre éducatif mondial.

De fait, le colloque ESM 2025 s’inscrit dans un processus interactif, d’une part en portant le regard des sciences de l’éducation et de la formation sur les politiques et les pratiques éducatives et d’autre part en permettant aux acteurs sociaux (publiques, professionnels, civils) d’appréhender et de participer aux enjeux éducatifs comme vecteur de renforcement des droits humains et de la démocratie sociale.

Argumentaire scientifique

La seconde moitié du XVIIIème siècle a marqué le début de la montée en puissance des fonctions civiques de l’éducation, en occupant une place importante dans les politiques publiques. Au XIXème siècle, l’instauration du suffrage universel dans la plupart des pays d’Europe a obligé leur gouvernement respectif à mettre en place un système d’instruction favorable à l’exercice des devoirs citoyens (Beauté, 2021). Depuis, l’éducation « s’impose comme l’un des principaux vecteurs du progrès » (Blais et al., 2013), clef de développement (NU-CIPD, 1995), et pour la réalisation des objectifs du développement durable (UNESCO-ODD 2030, 2015). L’éducation et le système éducatif doivent répondre aux différentes attentes de la société que cela soit au niveau économique, social et culturel dans un système aux multiples entrées et multiples contraintes, tout en gardant sa finalité première, à visée éducative et formative.

Les fonctions sociales de l’éducation ne datent pas d’aujourd’hui. Comme l’ont soulevé Durkheim (1922), Leif & Rustin (1970), l’éducation signifie, avant tout, socialisation.   Cette forme de socialisation évolue selon le temps et varie selon l’espace : « chaque type de peuple a son éducation qui lui est propre et qui peut servir à le définir au même titre que son organisation morale, politique et religieuse » (Durkheim, 1922). Mais, cette thèse tend à être déstabilisée si elle ne l’est déjà. Nous faisons ici référence, entre autres, aux travaux de Vincent (1993) et Hutmacher (2005) qui mettent en évidence le phénomène de la mondialisation des formes scolaires, imposé à toutes les nations. Les objectifs du développement durables fixent l’orientation principale en matière d’éducation. La déclaration d’Incheon et le cadre d’action pour la mise en œuvre de l’ODD-4, rapportés par l’UNESCO (2015), présentent l’objectif global du secteur éducatif, et constitue en quelque sorte la « Politique Mondiale de l’Education ».

Le terme de politique implique une certaine conscience de la philosophie de l’action éducative et une certaine stratégie dans sa réalisation. Louis d’Hainault (1988) décrit les interactions qui influencent les politiques éducatives. En effet, selon l’auteur, « une politique éducative ne naît pas du néant, elle s’inscrit dans le cadre plus large d’une philosophie de l’éducation et est le résultat de multiples influences en interaction provenant de systèmes sociaux qui agissent sur le système éducatif sous l’influence de différents cadres ». Ces différents cadres (historiques ; philosophiques, éthiques et religieux ; socio-culturels ; physiques et géographiques) sont à interroger dans une démarche axiologique des valeurs véhiculées.

Mais, cette politique, bien qu’elle soit approuvée par tous les Etats membres, reflète la nouvelle vision de l’éducation qui est celle de la mondialisation. Celle-ci concerne non seulement les finalités, mais également les moyens de mise en œuvre. Hutmacher (2005) avance en ce sens que la maîtrise politique et économique de l’occident lui permet de définir les valeurs et les standards de référence dans le domaine éducatif et que toutes les nations doivent s’y conformer, sous réserves de non reconnaissance de certification ou de validation. Reste à réfléchir si cette nouvelle posture de l’éducation est en mesure de répondre aux réalités actuelles de la société fortement hétérogène.

Aussi, ce colloque scientifique qui se tiendra à Toamasina (Madagascar), du 19 au 21 novembre 2025, serait l’occasion pour les chercheurs d’apporter leurs regards, leurs expertises et résultats de recherche sur l’efficacité et l’adéquation des politiques et pratiques éducatives par rapport à la demande actuelle des sociétés en mutation. Dans le cadre de cette manifestation scientifique, l’expression « pratiques éducatives » renferme l’ensemble formé par l’organisation du système éducatif au sens très large, l’action/quoi/contenu, les approches et démarches pédagogiques/moyens/méthodes, ainsi que le pourquoi/profil de sortie/objectif qui justifie l’intervention éducative ou formative.

 Le colloque a notamment pour objectif d’interroger :

-       Les politiques publiques en contexte dans une perspective holistique ;

-       Les réalités éducatives en contexte et ce qu’elles nous apprennent ;

-       Les pratiques de collaboration/coopération avec et entre les professionnels et les agences intergouvernementales.

 Dans ce colloque il s’agira d’interroger les politiques publiques et pratiques éducatives au regard du territoire et des différents niveaux d’acteurs et des publics auxquelles elles se destinent.

Axes du colloque

Dans ce colloque, il est question de demander si les politiques éducatives et les actions mis en œuvre par l’administration et les professionnels de l’éducation (Rayou & van Zanten, 2011) correspondent réellement aux attentes et/ou aux situations vécues par les usagers des offres éducatives (familles, employeurs/entreprises, entreprises, gouvernements, etc.). Et, paradoxalement, la plupart de ces consommateurs ne sont autres que les producteurs eux-mêmes, donc consommateurs de leurs propres produits. Les travaux de recherche ne devraient pas se limiter simplement à la description et à l’explication du phénomène étudié, mais ils devraient aboutir à la proposition des solutions réalistes. Pour faciliter les échanges et réflexions, quatre (04) axes de recherche sont proposés.

Axe 1 : Pilotage, gouvernance et administration des institutions éducatives

que font-ils nos dirigeants, nos gouvernements ? Ce premier axe vise à analyser les problématiques des systèmes éducatifs dans son ensemble : les grandes orientations éducatives et les modalités de mise en œuvre, l’organisation et le mode de fonctionnement des institutions et structures éducatives, l’application des différents textes législatifs. Cet axe vise également à analyser le curriculum en tant que passeur – catalyseur des politiques éducatives (Depover, Jonnaert, 2014).

Le terme de curriculum, pris au sens strict, désigne généralement : « l’ensemble, institutionnellement prescrit et fonction­nellement différencié et structuré, de tout ce qui est censé être enseigné et appris, selon un ordre déterminé de programmation et de progression, dans le cadre d’un cycle d’études donné » (Forquin, 2008, p.8). Considéré dans son sens le plus abstrait et le plus général, le terme de curriculum renvoie à la dimension cognitive et culturelle de l’enseignement, le fait que l’école véhicule et transmette (ou vise à transmettre) des contenus, des connaissances, des compétences, des représentations, des valeurs (Gasse, 2017).

Le curriculum constitue un objet d’étude privilégié, ou plutôt, selon l’analyse de Forquin  (2008), un angle de vue, un analyseur privilégié dans un projet global d’élucidation des déterminants sociaux et des enjeux sociaux du fonctionnement des institutions éducatives. La notion de curriculum dans ce qu’elle véhicule est emprunte de projet de société, de justice sociale, d’émancipation, de transformation sociale.

Axe 2 : Qualité de l’enseignement-apprentissage et pratiques pédagogiques

En se basant sur l’ODD-4 (assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie), le concept « qualité éducative » devient l’un des axes clés des politiques éducatives de plusieurs gouvernements. Chaque gouvernement a sa propre conception et/ou priorisation en fonction du contexte localement identifié et analysé. Pour Madagascar, par exemple, le but est d’offrir une éducation de qualité et équitable pour tous les enfants d’âges scolaires (MEN, 2024). Par ailleurs, quel que soit le pays, se questionner sur les indicateurs de qualité semble valable pour tous. Comment décrivons-nous une éducation et/ou un enseignement de qualité ? Comment sont-ils mesurés ? Quelles perspectives envisageons-nous ? Cet axe traite aussi les pratiques enseignantes, les approches et démarches pédagogiques et l’aspect motivationnel du processus d’apprentissage.

 Axe 3 : Employabilité et pertinence des offres de formation

des diplômés au chômage ! Ce phénomène devient ordinaire et on a tendance à croire qu’il s’agit d’un phénomène normal. Or, l’efficacité d’une action éducative ou formative se mesure par rapport aux effets qu’elle produite au sein de la société, parce qu’elle n’a d’autre champ que dans celle-ci (Toto, 2023). L’essor de la politique éducative et/ou formative de la seconde moitié du XVIIIème a été aussi lié au développement des sociétés industrielles qui avaient besoin « d’une main d’œuvre qualifiée au lieu et place des anciennes masses rurales laissées à la coutume » (Blais et al., 2013).  Cet axe tentera alors de mettre en évidence le rapport entre les programmes scolaires (dans l'enseignement général comme dans l’enseignement technique et de la formation professionnelle, y compris l’enseignement supérieur), les apprenants et la société où ils sont /seront destinés. En quoi les programmes scolaires actuels pourraient-ils devenir une réponse aux demandes des entreprises de demain et/ou inversement (en quoi les programmes scolaires d’hier ont-ils pu répondre aux demandes des entreprises d’aujourd’hui) ? Ici, il s’agit de « s’interroger sur le rapport entre éducation et société » comme l’a souligné Gasse (2017).

Axe 4 : Education, sociétés, cultures et religions

Si le rapport entre l’éducation et la société a été souvent abordé, celui de l’éducation avec la culture et la religion n’a pas été mis en exergue. Or, « Entrer dans la vie, c’est se heurter à une précédente qu’il faut s’incorporer » (Blais at al., 2013) : la culture. Savoir concilier l’éducation avec la culture facilite la réussite éducative qui n’est pas forcément scolaire. Cependant, l’évolution de l’histoire de l’humanité telle que le basculement vers un système mondialisé a bouleversé certains principes et valeurs locaux, et impacte par voie de conséquence sur les pratiques et les finalités éducatives (Toto, 2023). Comme l’a supposé Defarges (2001), la mondialisation n’est en effet que l’européanisation du monde, donc des valeurs, de la culture, voire de la religion. Le propos d’un chef des Diallobé au Mali, repris par Hutmacher (2005) résume tout : « Si je leur dis d’aller à l’école, ils iront en masse. Mais en apprenant, ils oublieront aussi. Ce qu’ils apprendront vaut-il ce qu’ils oublieront ? ». Alors, cet axe mettra l’accent sur les aspects culturels et/ou cultuels de l’éducation, et vice-versa, aspects éducatifs de la culture et du culte. Il pourra traiter également les différentes formes de dualité/contact culturel ayant impacté sur les valeurs éducatives locales.

Comité scientifique international

Gabriela AHLERS VERGARA, Institut Catholique de Paris, Site de Rouen (France)

Driss ALAOUI, INSPE de La Réunion (Ile de la Réunion)

Thierry ARDOUIN, CIRNEF - Université de Normandie (France)

Jacques BEZIAT, CIRNEF, Université de Rouen Normandie (France)

Samira BEZZARI, LIRDEF, Université Cadi Ayyad (Maroc)

EMILE, Faculté DEG - Université de Toamasina (Madagascar)

Daniel FENO, FST, Université de Toamasina (Madagascar)

Caroline FENO PIERRE, FLSH - Université de Toamasina (Madagascar)

Stéphanie GASSE, CIRNEF - Université de Normandie (France)

Denis JEFFREY, Faculté des Sciences de l’éducation, Université de Laval (Canada)

France JUTRAS, Faculté d’Education - Université de Sherbrooke (Canada)

Jérôme MBIATONG, Université Paris 12 (France)

Jane PAIVA, UERJ, Universidade do Estado do Rio de Janeiro (Brésil)

Iréné Jean Berthin RAMAMONJISOA, Université de Toliara (Madagascar)

Joël RANDRIANANTENAINA, FLSH - Université de Toamasina (Madagascar)

Henri RASAMOELINA, GOUVSOMU, Université de Fianarantsoa (Madagascar)

Clarisse RASOAMAMPIONONA, GOUVSOMU - Université de Fianarantsoa (Madagascar)

Claire RASOAMALALAVAO, GOUVSOMU - Université de Fianarantsoa (Madagascar)

Roger RATOVONJANAHARY, ENS - Université de Fianarantsoa (Madagascar)

Diny RAZANAKOLONA, Faculté DEG - Université de Toamasina (Madagascar)

Krishnah M. SAURTY, Université des Mascareignes (Ile Maurice)

Ênio José SERRA DOS SANTOS, UFRJ, Université Fédérale de Rio de Janeiro (Brésil)

Marcelline Djeumeni TCHAMABE, Université de Yaoundé (Cameroun)

Wenceslas TOTO, ENS-SEAS - Université de Toamasina (Madagascar)

Richard WITTORSKI, CIRNEF, Université de Normandie (France)

Appel à communication

L’appel à contribution concerne la soumission de proposition de communications au sein d’’ateliers répartis sur les quatre axes.

  • Axe 1 : Pilotage, gouvernance et administration des institutions éducatives
  • Axe 2 : Qualité de l’enseignement-apprentissage et pratiques pédagogiques
  • Axe 3 : Employabilité et pertinence des offres de formation
  • Axe 4 : Education, sociétés, cultures et religions

PROPOSITION DE COMMUNICATION

Résumé de 300 à 350 mots, plus 05 mots clés et références bibliographiques majeures. Le formulaire de dépôt en ligne sera disponible sur le site du colloque à partir du 08 janvier 2025 (voir modèle :https://docs.google.com/document/d/1_UXwcTtDqzVZtJwvHwLc3O1ux21V1tELpwHGj3yff4Y/edit?usp=sharing ).  

Les propositions de communication devront être déposées entre le 08 janvier et le 08 mars 2025 sur le site du colloque : https://efsm2025.sciencesconf.org/

CHRONOGRAMME

Activités

Période (dernier délai inclus)

Premier lancement de l’appel à communication 08 juillet 2024
Relance de l’appel à communication 08 novembre 2024
Réception des propositions de communication 08 janvier 2025 au 08 mars 2025 
Publication/notification des résultats de l’évaluation par le Comité scientifique A partir du 19 mai 2025
Confirmation/enregistrement de participation des communicants (paiement des frais de participation) Avant 19 juin 2025
Publication de la liste définitive des communicants 25 juillet 2025
Présentation / Colloque 19 au 21 novembre 2025
Valorisation – Publication. Sélection de communications (Rédaction d’un ouvrage et Réalisation d’un dossier thématique dans une revue de référence)

Frais de participation

Les frais de participation comprennent, entre autres, les kits pour les participants, les pause-café et les pauses déjeuners. Les frais de participation concernent tout participant, communicant ou non, auteur principal ou co-auteur, quel que soit son nombre de jours de participation (ou la durée durant laquelle il compte rester dans les salles de conférence).

Typologie des participants Participation
Nationaux Etrangers[1]
Doctorants / étudiants universitaires[2] 70 000, 00 Ariary 250 000,00 Ariary(ou 50 euros)
Autres participants (Enseignants-chercheurs ou autres) 100 000,00 Ariary 300 000,00 Ariary(ou 60 euros)

Le paiement de frais de participation se fera par virement bancaire (ou versement en espèce) :

  • Intitulé du compte : Colloque Scientifique EFSM 2025
  • Adresse : Campus Barikadimy Ankirihiry Toamasina.
  • Domiciliation : Baobab Banque Madagascar

Code Swift : BMADMGMG

N°IBAN : MG46

Code banque

Code agence

Numéro de compte

Clé RIB

00013

00014

24636417318

81


[1] A la demande des participants étrangers, le comité d’organisation pourra offrir d’autres services complémentaires incluant des frais supplémentaires : hébergement, déplacement en ville, etc.

[2] Sur présentation des pièces justificatives (Attestation d’inscription en thèse, certificat de scolarité ou autres pièces valides)

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